Analyse des trois premières semaines de la catastrophe à partir de la sphère informationnelle et du contexte socio-politique brésilien
La région du Rio Grande do Sul au Brésil est actuellement plongée dans une crise climatique de grande envergure. Le 27 avril 2024, des précipitations exceptionnelles variant de 300 à 700 millimètres ont mis sous les flots environ deux tiers de la surface de cette province méridionale située à l’embouchure du Guaíba, à proximité de la frontière avec l’Uruguay. Près de deux millions d’habitants distribués sur 400 municipalités sont affectés directement, soit l’équivalent d’une surface inondée de 3 800 km², supérieure à celle engendrée en 2005 par l’ouragan Katrina, dans l’état de la Louisiane aux États-Unis. Les flots ont naturellement submergé une grande partie des infrastructures hydrauliques et urbaines et dressent d’ores et déjà un lourd bilan humain et économique. D’autres inondations de magnitude comparable ont eu lieu au même moment dans des zones tropicales urbanisées, au Kenya (région de Nairobi) et en Indonésie (Sumatra), et n’ont été couvertes que partiellement par les médias.
Déluge et tempête dans les esprits
Le traitement des crises de cette magnitude est devenu un enjeu plus sensible depuis les années 1990. D’une part, il existe un nouveau cadre d’interprétation des risques naturels ayant pris forme sous l’effet des discussions multilatérales sur l’évolution du climat. Cet agenda a structuré un vaste marché économique ainsi qu’un large écosystème médiatique et académique. D’autre part, la gestion des catastrophes a acquis une dimension géopolitique dans la mesure où l’impact des aléas naturels (ou industriels) dans un monde de plus en plus urbanisé et interdépendant interagit intimement avec le politique et la recherche de puissance des États. À ce titre, on se rappellera l’écho international qu’eut le séisme de magnitude 8.8 au Chili en 2010, ou la surprenante aura que suscita la même année l’accident de 33 mineurs chiliens coincés au fond d’une mine de la région d’Atacama. En Louisiane, l’ouragan Katrina eut un impact profond1 jusque dans la politique interne nord-américaine, en mettant en évidence les vulnérabilités de son système de sécurité intérieure2. Il fut par ailleurs instrumentalisé géopolitiquement pour ternir l’image des États-Unis3.
Dans cette optique, l’arène informationnelle agit à la fois comme une loupe grossissante de la matrice de la société soumise à un désastre naturel et comme une force de retentissement de la parole des populations exposées et aux réponses institutionnelles qui lui sont fournies. Dit autrement, toute catastrophe s’accompagne encore plus nettement d’une « tempête cognitive », soufflant à plein sur les autoroutes de l’information et mettant à découvert le pouvoir et l’infrastructure d’un État et de sa communauté, d’autant plus fortement suivant son niveau de vulnérabilité. En disloquant brutalement l’ordre sociétal établi sur un territoire, tout désastre humanitaire génère une intense demande de communication et de sens s’entrechoquant avec des manœuvres de contrôle ou d’influence. C’est cette logique qui était observable lors de l’ouragan Katrina4 ou ailleurs durant les inondations de l’aire métropolitaine de la capitale de la province de Buenos Aires en Argentine en 2013 (La Plata5).
Chronologie d’une crise
Rio Grande do Sul n’échappe pas à cette dynamique. La crise actuelle fait se combiner une situation de détresse humanitaire, l’inertie de la réponse verticale émanant des autorités officielles, la mobilisation horizontale de la population locale et les flux informationnels exprimant à la fois les perceptions vécues et les rapports de force sur le terrain.
Penchons-nous sur son déroulement chronologique.
• Les premières pluies débutent le 27 avril 2024 et s’acharnent en continu jusqu’à inonder six jours après la moitié de la superficie de l’état du Rio Grande do Sul6. Les premières victimes fatales apparaissent officiellement le 30 mai, tandis que l’état d’urgence est déclaré le jour suivant par l’état provincial. Le 2 mai, le barrage hydroélectrique du 14 de Julho sur le fleuve Rio das Antas commence à céder, tandis que le système de drainage7 et différentes digues sont en dysfonctionnement8, dysfonctionnement qui avait fait l’objet d’un avertissement9 peu de temps avant les pluies. Le 4 mai, le nombre de victimes recensées franchit celui de l’inondation précédente en septembre 2023. Plus d’un million de foyers sont déconnectés des réseaux sanitaire, électrique et téléphonique.
• La presse nationale amorce sa couverture médiatique à partir du 2 mai sous la forme d’actualités qui demeurent encore marginales. Le prime time est en fait donné à un show en plein air donné par Madonna le 4 mai sur la plage de Copacabana de Rio de Janeiro. Les autorités politiques entrent en scène le 5 mai, suite à des déclarations préalables du président Luiz Lula da Silva le 2 mai. Dans l’intervalle, des centaines de groupes civils et d’ONGs s’organisent, en long et en large du pays, pour fournir un secours et collecter des fonds de solidarité. Certains soulignent l’absence des services régaliens. Le 4 mai, le président et le gouverneur de l’état du Rio Grande do Sul, Eduardo Leite, évoquent le besoin d’une économie de guerre et d’un « plan Marshall10 » pour le Rio Gande do Sul.
• Le 6 mai, le niveau du principal fleuve Guaíba continue de monter jusqu’à 5,33 mètres au-dessus de son niveau habituel alors que de nouvelles pluies s’annoncent. L’aéroport de Porto Alegre est clôturé le même jour. Le 8 mai, le gouvernement fédéral refuse l’aide offerte par l’Uruguay et le nie par la suite dans sa communication officielle. La contradiction sera exposée sur les réseaux sociaux11. Le principal centre financier du pays (Faria Lima) déclare que l’aide pour la province devra suivre les règles du marché bancaire et qu’il serait risqué de s’en dévier12. Le 9 mai, les médias et le président lui-même érigent en symbole de la tragédie le sauvetage du cheval « caramelo », encerclé par les flots et replié sur le toit d’une maison, ce qui suscitera une vague d’indignation dans la population locale13. Une première estimation évalue le montant des réparations à 19 milliards de réaux brésiliens (près de 4 milliards de dollars). En parallèle, plusieurs faits d’insécurité affectent les zones affectées (vols, pillages), tandis qu’un secteur de l’opinion14 associe la responsabilité des inondations au non-respect des mesures environnementales dans les politiques d’aménagement. Le 11 mai, la défense civile fait état de 145 morts et de 132 disparus (537 000 évacués et 81 000 réfugiés).
• Le 10 mai, Dilma Roussef, ancienne présidente du Brésil et actuelle titulaire de la Banque des BRICS, annonce une dotation de 50 milliards de dollars15 à la province affectée, peu après qu’ait été rappelé sur les réseaux sociaux qu’une mission de prospective16 avait ratifié en 2015 la vulnérabilité aux inondations du Rio Grande do Sul. Cette dotation aurait par ailleurs été engagée antérieurement par le président Jair Bolsonaro17. La ministre brésilienne de l’environnement, Marina Silva, évoque le projet de création d’une autorité climatique au niveau national et envisage un état « d’urgence climatique permanente »18, dans la lignée de la nouvelle approche de gestion de l’urgence par les Nations-Unies19 (mars 2023). Le 12 mai, le secrétaire de l’ONU précise que « les changements climatiques sont un amplificateur de crises existantes. Celles qui vont se produire deviendront encore plus importantes20 ». Certains convois auto-organisés par la population sont stoppés par les autorités locales et sanctionnés. L’exposition des faits dans les réseaux pousse le gouvernement et l’écosystème médiatique à accuser leurs opposants de désinformation21. Le 16 mai, le gouverneur local s’excuse22 publiquement pour avoir discriminé l’aide canalisée par la population.
• Le 17 mai, les pressions privées et publics sur l’exécutif l’amènent à forcer et rendre confuses ses plans23 d’aide structurelle24. Le gouverneur annonce également un plan de mesures institutionnelles25 et économiques26. L’action étatique en matière de secours est limitée et débordée, ce dont témoignent27 ici et là les populations affectées sur le terrain. Des contingents de militaires, policiers et agents de secours sont bien présents sur place, mais font face inévitablement aux mêmes frictions que les groupes auto-organisés. Les médias nationaux et les gouvernants accusent littéralement les groupes civils organisés de pratiquer une « désinformation » malveillante28 et parlent d’une nécessaire condamnation. Deux secteurs se différencient au sein de l’opinion. L’un deux, plus radical, met en cause une catastrophe29 planifiée de toute pièce par les dirigeants brésiliennes afin de spolier les ressources locales sous couvert de crise et de discours environnementaliste. Le second met en cause une politique de réduction de l’État provincial à son minimum, couplé à un endettement structurel et une corruption qui aura toutes les chances de se poursuivre dans un futur proche, notamment autour des flux financiers destinés à la réparation.
Analyse
Cette chronologie, loin d’être exhaustive, met cependant en relief les points effleurés en introduction et soulève d’autres perspectives.
Action surplombante et verticale de l’État
La commotion collective et le fourmillement social, inhérents à la catastrophe, ont placé les autorités provinciales et fédérales devant un impératif opérationnel qui s’avère non seulement anti-naturel pour elles, mais qu’elles jugent également illégitime et qu’elles ont choisi de nier et de discréditer. Le pouvoir fédéral tend à se placer ainsi au-dessus d’une population vis-à-vis de laquelle les liens d’autorité et de confiance sont relativisés par la situation de crise, et qui par ailleurs n’hésite pas à s’engager, dans son immense majorité, dans une démarche de solidarité. Celle-ci, au lieu d’être valorisée par le gouvernement et les médias nationaux, est à plusieurs reprises discréditée au motif d’une rivalité supposée avec le monopole étatique. D’un côté, cette crispation établit une réponse inadaptée à la nature du sinistre, mettant les victimes en demande d’être secourues certes, mais aussi d’agir, et si possible efficacement. Le niveau d’engagement et d’organisation déployé par la société civile du Rio Grande do Sul parait singulièrement élevé. De l’autre, la posture gouvernementale fomente un conflit avec une population et des acteurs locaux (municipalités, acteurs économiques) qui doivent d’ores et déjà s’engager dans un long processus de réparation, donc dans une coopération et des négociations, dont le coût se fera sentir jusqu’au niveau national. Il est fort probable que cette posture confrontative, impulsée par les appareils politiques (PT et PSDB) en alliance avec les conglomérats médiatiques, continue à modeler le rapport avec la base sociale et productive du Rio Grande do Sul.
Clarifier les responsabilités
Les responsabilités en jeu dans la catastrophe affleurent rapidement dans les esprits. À ce stade, elles demeurent toutes relatives étant donné la priorité donnée à l’aide et aux secours. Pour autant, le balayage de l’espace informationnel brésilien rappelle que le besoin d’éclairer les raisons objectives et subjectives du sinistre est réel. La première alerte rouge n’a été que tardivement donnée le 29 avril30 par l’Institut national de météorologie. En outre, il est manifeste que l’infrastructure hydraulique, bâtie autour de Porto Alegre, si tant est qu’elle ait été correctement dimensionnée pour répondre à de tels flux exceptionnels, n’était pas opérationnelle au début du déluge initié fin avril 2024. Ce diagnostic, fondé sur des preuves objectives réunies par des journalistes, des citoyens ou des scientifiques, n’a pas encore suscité de réponses de la part de l’administration brésilienne. Enfin, si quelques-uns, à l’extrême, évoquent une manipulation criminelle du climat par les élites politiques, d’autres son changement inéluctable sous l’effet des activités anthropiques et son manque de prise en compte dans l’aménagement du territoire, il n’empêche que le caractère anormal des précipitations constitue une évidence indéniable. Comme on l’a vu, ce paramètre est déjà intégré dans l’aménagement de la zone par le truchement d’un système de contention et de drainage qui fut progressivement mis en place après l’épisode majeur de crue de 194131. Or, les épisodes d’inondation et de crue supérieure à trois mètres d’amplitude32 furent observés successivement au cours des années 1873, 1914, 1928, 1941, 1967, 2023 et finalement 2024. Cette série d’anomalies, qui remonte à l’aube de la seconde révolution industrielle, tend de fait à relativiser les deux arguments. Dans la presse globale (Washington Post33, New York Times34, etc.) ou nationale35, le problème identifié est clairement le changement climatique, alors que certains météorologues précsient que les précipitations exceptionnelles sont dues à des phénomènes météorologiques36.
Manoeuvre stratégique
En définitive, la manœuvre stratégique qui apparaît en filigrane est celle d’un usage conflictuel de la crise par l’appareil politico-médiatique et d’un rapport de force établis entre les victimes et leur administration, cristallisé en premier lieu dans le domaine informationnel. En absence de représentation et de contre-pouvoirs effectifs, la communauté gaucha37 saisit les leviers communicationnels pour exposer les contradictions du pouvoir politique et entamer ainsi une réparation symbolique dont elle a légitimement besoin pour sortir de l’ornière. La perception fétichiste et dégradante projetée par les dirigeants sur les secours et des victimes, la superficialité du traitement médiatique, le contournement d’une réalité dérangeante, notamment à travers l’argumentaire du changement climatique, de la minimisation des impératifs d’infrastructure ou de l’impact de la crise sur l’économie nationale, ont structuré sciemment le rapport entre les populations affectées et les élites politiques, économiques et médiatiques. Ces manœuvres font émerger plusieurs composants de la trame politique actuelle au Brésil. Celle-ci recourt à une politique de contrôle et de censure en croissance depuis plusieurs années38 dans le but de museler l’opposition et les dissidences. L’État de Rio Grande do Sul, bien que tiré en avant par un secteur agroindustriel qui l’élève au cinquième rang de la richesse nationale, est aussi l’un des états les plus endettés et fait l’objet de prédations budgétaires limitant sa marge de manœuvre39. Le champ économique est de fait un autre domaine de contestation dans la mesure où les promesses de dotation seront gérées par un corps administratif connu localement pour son comportement parasitaire. En contraste, on notera qu’il existe une tradition de prise d’initiative en matière d’investissement et d’aménagement, conduite par des collectifs d’entrepreneurs locaux, en coopération plus ou moins vertueuse avec l’administration locale, qui devrait constituer une autre source de contestation.
- https://en.wikipedia.org/wiki/Political_effects_of_Hurricane_Katrina
- Catastrophe de l’ouragan Katrina : Les limites du Homeland Security https://www.ege.fr/infoguerre/2005/09/catastrophe-de-l-ouragan-katrina-les-limites-du-homeland-security
- https://en.wikipedia.org/wiki/Criticism_of_the_government_response_to_Hurricane_Katrina
- Stuart B. Schwartz, Sea of Storms: A History of Hurricanes in the Greater Caribbean from Columbus to Katrina, Princeton University Press, 2015.
Robert D. Bullard, Beverly Wright. Race, Place, and Environmental Justice After Hurricane Katrina: Struggles to Reclaim, Rebuild, and Revitalize New Orleans and the Gulf Coast. Westview Press, 2009. - https://es.wikipedia.org/wiki/Inundaci%C3%B3n_en_La_Plata_de_2013
Favio Adrián Josin, Créditos, ayuda y sospecha: tensiones en torno al accionar del Estado post-inundación de La Plata (2013). XII Congreso Argentino de Antropología Social, 2021. http://sedici.unlp.edu.ar/handle/10915/133855 - 11 millions d’habitants sur 282 000 km², soit environ la surface du Burkina Faso.
- https://g1.globo.com/rs/rio-grande-do-sul/noticia/2024/05/14/bombas-diques-e-comportas-saiba-para-que-serve-cada-item-do-sistema-anticheias-de-porto-alegre.ghtml
- Le géologue Carlos Augusto Peixoto qui a participé au premier plan de cartographie des risques de désastres naturels, souligne le fonctionnement déficient du système de pompage. ‘Já chorei muito’: moradores de Porto Alegre lotam abrigo enquanto chuva volta a cair no Rio Grande do Sul. https://www.bbc.com/portuguese/articles/cy0ldnmnv4eo
Voir aussi : https://g1.globo.com/rs/rio-grande-do-sul/noticia/2024/05/14/bombas-diques-e-comportas-saiba-para-que-serve-cada-item-do-sistema-anticheias-de-porto-alegre.ghtml - RS foi alertado sobre desastre uma semana antes da 1ª morte https://www.poder360.com.br/brasil/rs-foi-alertado-sobre-desastre-uma-semana-antes-da-1a-morte/
- Eduardo Leite diz que RS precisará de « Plano Marshall » após chuvas https://www1.folha.uol.com.br/cotidiano/2024/05/eduardo-leite-diz-que-rs-precisara-de-plano-marshall-apos-chuvas.shtml
- Ce déni est dénoncé par différents journalistes et observateurs. https://twitter.com/lorenzoridolfi/status/1788332861994541208
- https://x.com/Lorenzocbazua/status/1787544636958925242
- https://x.com/marcoangeli/status/1788811970730193055
- Notamment Pedro Abramovay, impulseur de la régulation sur la désinformation dans le cadre du Marco Civil da Internet. https://x.com/abramovay/status/1787466890987581907
- L’information est démentie par certains communicants qui rappellent que le fonds a été attribué durant la gestion de Jair Bolsonaro. https://x.com/EdRaposo_/status/1791500938345160964
- Enchentes no RS: leia o relatório de 2015 que projetou o desastre – e os governos escolheram engavetar https://www.intercept.com.br/2024/05/06/enchentes-no-rs-leia-o-relatorio-de-2015-que-projetou-o-desastre-e-os-governos-escolheram-engavetar/
- https://x.com/irinasuporte/status/1791835719972933641
- Entrevista: ‘Temos que criar uma UTI climática’, diz a ministra do Meio Ambiente, Marina Silva https://oglobo.globo.com/brasil/sos-rio-grande-do-sul/noticia/2024/05/12/entrevista-temos-que-criar-uma-uti-climatica-diz-a-ministra-do-meio-ambiente-marina-silva.ghtml
- Strengthening the International Response to Complex Global Shocks – An Emergency Platform https://www.un.org/sites/un2.un.org/files/our-common-agenda-policy-brief-emergency-platform-en.pdf
- A cronologia da tragédia no Rio Grande do Sul. https://www.bbc.com/portuguese/articles/cd1qwpg3z77o
- https://x.com/MachadoDarlon/status/1788300268322377850
- Uma enchente de erros https://www.poder360.com.br/opiniao/uma-enchente-de-erros/
- Alckmin sinaliza novas medidas de crédito à indústria gaúcha https://www.poder360.com.br/governo/alckmin-sinaliza-novas-medidas-de-credito-a-industria-gaucha/
- Governo Lula infla bilhões de reais ao divulgar recursos federais para socorro ao RS, dizem economistas https://www.bbc.com/portuguese/articles/cg30m9pgzxmo
- Eduardo Leite cria secretaria para a reconstrução do RS https://www.poder360.com.br/brasil/eduardo-leite-cria-secretaria-para-a-reconstrucao-do-rs/
- Rio Grande do Sul: Eduardo Leite anuncia medidas para reconstrução do estado após tragédia https://exame.com/brasil/rio-grande-do-sul-eduardo-leite-anuncia-medidas-para-reconstrucao-do-estado-apos-tragedia/
- https://x.com/TheIncorrupt_/status/1792124331478192242
- Compilado do decorrer dos dias da catástrofe no Rio Grande do Sul https://x.com/TheIncorrupt_/status/1792124331478192242
- Rio Grande do Sul – Uma Calamidade Planejada https://pugnaculum.com/rio-grande-do-sul-uma-calamidade-planejada/
- https://www.bbc.com/portuguese/articles/cd1qwpg3z77o
- En 1941, le niveau du fleuve Guaíba retourna à son niveau normal après 31 jours, ce qui donne une idée du délai de normalisation pour ce présent épisode.
- https://revistaoeste.com/brasil/chuvas-conheca-o-historico-das-inundacoes-no-rio-grande-do-sul/
- https://www.washingtonpost.com/world/2024/05/06/brazil-flooding-leaves-dozens-dead/
- https://www.nytimes.com/2024/05/02/world/americas/brazil-rain-floods.html
- https://www.brasildefato.com.br/2024/05/11/chuvas-no-rio-grande-do-sul-foram-intensificadas-pelas-mudancas-climaticas-mostra-estudo, https://sul21.com.br/noticias/meio-ambiente/2024/05/estudo-internacional-indica-que-chuvas-no-rs-foram-intensificadas-por-mudancas-climaticas/
- https://www.reuters.com/business/environment/brazil-floods-leave-150000-homeless-scores-dead-or-missing-2024-05-07/
- Habitants de la province de Rio Grande do Sul.
- The Rise of the Censorship Industrial Complex in Brazil https://environmentalprogress.org/big-news/2024/1/10/the-rise-of-censorship-industrial-complex-in-brazil
- https://x.com/Lorenzocbazua/status/1787892750441918780